Des changements surviennent chez l’homme dès qu’il est conçu et jusqu’à l’instant de sa mort. C’est ce que nous appelons développement. Peu importe que ce développement soit moteur ou langagier, intellectuel ou même émotionnel. Tout est développement.

Des changements arrivent suivant nos expériences et nos apprentissages. Ce n’est pas parce que nous sommes, adultes que nous cessons de nous développer.

Nous sommes toujours en train de changer que nous le voulions ou non.

Organisation neurologique Temple Fay

Temple Fay, neurochirurgien américain, réalisa des études et des expériences sur le développement de l’être humain. Son premier postulat a été que le développement de chaque individu résume sous certains aspects l’évolution des espèces.

Ce développement résume le développement nerveux de l’homme; il commence à l’occasion du premier trimestre de la grossesse et se termine, pour les individus dit « normaux », vers l’age de six ans et demi/ sept ans.

Réorganisation neurologique

Temple Fay et ses compagnons ont observé, et cela pour tous les peuples et civilisations au monde, que les enfants « normaux » faisaient pendant leur développement, les mêmes gestes stéréotypés, qu’ils ont appelé « patrons ». Ils ont aussi observé que les enfants présentant des lésions cérébrales n’arrivaient pas à exécuter ces mouvements.

Ils ont pensé : « Si nous faisions en sorte que le patient, même  passivement, exécute ces mouvements patrons serait-il possible que son système nerveux central apprenne et ensuite assume les commandes ? »

Ils ont ainsi procédé, et ont observé que l’enfant en venait à exécuter ces mouvements. Ils ont inclus les autres mouvements qui appartiennent au développement naturel des enfants, tels que rouler, ramper, marcher à quatre pattes, etc. Ils ont appelé ce procédé réorganisation neurologique, qui doit être compris comme étant la récapitulation du développement étape par étape, avec les mêmes  séquences que celles du développement normal.

Beatriz Padovan est brésilienne. Elle a été professeur à l’école Rudolf Steiner de Sao Paulo. Ce fut dans cette période d’enseignement, qu’elle rencontra des enfants ayant des difficultés de tous ordres: difficultés d’apprentissage, de mémorisation, d’écriture, de compréhension, mais aussi des difficultés de comportement, de relation aux autres. Elle quitta l’école pour faire une formation d’orthophoniste puis pratiqua l’orthophonie en cabinet. Devant la récidive de certaines difficultés après des séances d’orthophonie traditionnelle, elle chercha plus loin.

Elle proposa dans une seule séance, une récapitulation des mouvements de base, y apporta le rythme, thérapeutique par excellence, en accompagnant chaque mouvement par des poèmes, des comptines ou des chansons.

A cette récapitulation des mouvements de tout le corps elle adjoignit ce qui fut sa propre recherche à partir de la maturation des fonctions de la bouche : pour parler, nous utilisons la même neuro/musculature que pour manger et respirer. L étape du parler sera donc améliorée par cette récapitulation des mouvements premiers de la bouche : succion, mastication, déglutition, ainsi que la respiration qui touche des zones bien plus étendues que la bouche. Toute cette réorganisation se complète par une récapitulation du développement de la main et de l’oeil. L’une des surprises qu’eurent Beatriz Padovan et les praticiens de sa méthode fut de s’apercevoir qu’avec ce travail, non seulement le langage était amélioré, mais aussi d’autres éléments inattendus. Les parents observent:  » il ne fait plus pipi au lit; il est moins agressif, plus posé, maintenant il invite des copains; il est plus présent à ce qui l’entoure; il écrit mieux (alors qu’on ne fait pas de pages d’écriture); il est plus gai; il s’organise mieux dans son travail; il s’oriente plus facilement pour aller en ville, etc. »

Toutes ces adaptations à la vie quotidienne faisaient souvent défaut, mais on n’en parlait pas parce que moins visibles qu’une inversion de lettre ou qu’un défaut de prononciation. Toutes sont liées au processus de maturation neurologique. Elles deviennent efficientes dès que le système nerveux reçoit des stimulations  adéquates.

En proposant une récapitulation des mouvements du début de la vie, nous stimulons le système nerveux avant la difficulté repérée (dyslexie, instabilité comportementale, hyperactivité ou hypotonie, etc.). De ce fait, nous avons plus de chance de  » balayer » la zone où l’étape de maturation a été lésée ou non stimulée. Ce qui entraîne une amélioration globale de tout l’être.